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Francine CHASSÉ

Démarche artistique

 

 

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé lire, écrire et dessiner intuitivement. Depuis les poèmes de l’adolescence jusqu’à mon premier dessin directement sur le mur de mon appartement, j’ai d’abord été guidée par « Ce côté enfantin » liant des traits et des formes mouvantes de l’éphémère, les vibrations de ce que l’entourage apporte, répandues sur le papier. Que l’émotion. 

Plus tard, en est sorti une exposition qui résumait plusieurs années de dessins, destinés à susciter des sourires ou de la tendresse.

C’était avant.  

 

…J’ai grandi dans les années 1960 et c’était à la mode de traîner avec soi un appareil photographique pour se faire « poser ». J’ai toujours aimé ces moments-là où l’objectif nous surprend dans un moment dérobé. Des images chéries à travers les années.

À la fin du 20e siècle, sont apparues entre mes mains des photographies de personnes inconnues. 

C’est donc naturellement que je me suis mise à les regarder, les étudier et tenter d’en reconnaître les éléments, d’inventer une vie à des gens que je ne connaissais pas. Les émotions peuvent-elles surgir de photos de personnes anonymes ?  L’interrogation n’est pas dénuée d’intérêt, mais ce qui en ressort, à force de les voir, c’est la réflexion sur la Mémoire, la perte et l’abandon. 

Puisque j’ai ces milles photos entre mes mains, la Mémoire de ceux qui y paraissent sera-t-elle préservée ? Pourquoi les avoir « abandonnées » ?  Est-ce de la nostalgie ? Que reflètent ces images? Un instant  ne représentant pas plus que ce que l’on voit ou bien ce que l’on veut y voir ?  Pourquoi s’en être débarrassé ?

 

C’est sur ces interrogations et d’autres encore, que j’ai tenté et tente encore aujourd’hui de répondre. Cela s’est manifesté par deux expositions sur «Les images abandonnées ». 

 

Par la suite, j’ai réalisé un rêve : une exposition de portes anciennes contenant des éléments en art et en patrimoine.

 

C’est là que mes études en Histoire de l’Art m’ont grandement aidée et, combiné à elles, mon expérience en patrimoine, deux éléments d’importance qui m’ont fait réfléchir et voir sous un aspect différent l’art et la photographie, leur combinaison et leur dichotomie en même temps.

Et puis cela explique aussi pourquoi je crée également des œuvres n’ayant aucun rapport avec les photographies anciennes. Elles me permettent d’évacuer ce qui peut parfois s’avérer lourd, dans un rapport pour ainsi dire, intime, avec des gens disparus. Et puis, cela est parfois épuisant car cela nous ramène à notre propre image, notre propre vie.

 

Aujourd’hui, j’ai fait un grand pas en utilisant les photos originales pour créer des œuvres (rassurez-vous elles sont numérisées ! ) que ce soit un collage ou une peinture. Je songe moins à l’éphémère, mais à des instants volés à l’éternité. En les plaçant et en les voyant là « pour vrai » dans un tableau, elles sont un peu protégées de l’oubli, mais je ne suis pas dupe : elles ne constituent à aucun moment une projection vers l’infini, car elles ne sont pas mouvement, mais instant fragmenté du temps, mortes, en quelque sorte.

 

Mais faire revivre des parcelles de ces photographies, c’est donner au monde une furtive image de ce qui a déjà existé et que nous ne pourrons jamais connaître.

« Mes parents » collage et transfert d'image, acrylique sur panneau de bois 8x8.jpeg
« La robe de chambre» collage, acrylique sur panneau de bois 6x6   2022.jpeg
Sans titre, 2023, collage et acrylique sur panneau de bois 15x12 .jpeg
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