Nous en manquons souvent, nous souffrons de son absence ou nous avons hâte qu’il passe. Le temps, une notion que nous vivons intimement de façon différente … parfois en nous y accrochant, en l’observant s’égrainer, en plongeant dans ses abysses, en le faisant revivre ou en voguant sur sa douce nostalgie.
Il en est de même pour ces 7 artistes qui veulent, par leurs œuvres, exprimer cette durée, ces périodes qui, rassemblées, forment notre quotidien fait de contacts, de fragments, de petits moments répétitifs et éphémères. Ces multiples instants, forcément, s’effacent doucement et nous prenons conscience du temps qu’il nous reste, de ce qui passe et qui nous façonne, aux gens que nous avons croisés et rencontrés : se souvenir pour ne rien oublier.
Puis, peu à peu la vision de notre propre finitude se dessine pas très loin, là devant nous. Cette fin qui peut ouvrir vers l’infini nous ramène aussi alors à l’essentiel. La sublimation et l’exaltation de se dire et de vivre, de se choisir, ici et maintenant, sachant bien qu’il y a une échéance à tout cela.
C’est là, sous ses multiples formes, que le temps nous rejoint tous et toutes.
À travers mon expérience artistique, je cherche la voie du milieu, l’endroit où les énergies sont en équilibre. Je réalise que l’art me transforme, comme la vie, au fil du temps. J’apprends à écouter, avec plus d’acuité, mon instinct silencieux. Je questionne, tour à tour, le tumulte qui m’habite et mes besoins d’apaisement. Harmoniser le chaos, trouver l’équilibre, n’est-ce pas là le travail de toute une vie ?
Le temps est venu pour moi de m’engager en tant qu’artiste.
Dans ce corpus d’oeuvres, j’aborde le thème de notre finitude via l’angle de notre date d’expiration. Et je me demande si tout était meilleur avant. Avant quoi? Je pense d’emblée à toutes ces personnes qui ont façonné ma vie et qui sont parties. Dans cet énorme gouffre d’absences, la nostalgie est bien présente. Ce vide m’ennuie. Je le remplis du passé et je m’accroche aux parois du temps. Juste encore un peu.
Pour ne rien oublier.
MICHEL TREMBLAY
LE TEMPS DE PARTIR
DOMINIQUE BOUCHARD
LE TEMPS DE SE CHOISIR
CLAUDEL LACROIX
LA NOSTALGIE DU TEMPS
Le temps de la fin, ce temps infini où tout se défait, s’étire, se prolonge et où ne se retient que l’essentiel. Et dans ce bref instant, telle une chute en soi-même, une condensation, une précipitation, une transformation vers autre chose.
Une sublimation.
FRANCINE CHASSÉ
LA MÉMOIRE DU TEMPS
Le temps se distille en tant de facettes qu’il est impossible de toutes les toucher;
La mémoire d’un moment figé par la photographie, la mise en lumière d’une personne, d’une chose, d’un lieu, le caractère de ce qui n’est plus là, déjà vécu, mais qui se présente à soi dans le présent;
Se mettre alors à la poursuite du souffle de ce qui a déjà existé, par l’assemblage de fragments liés à l’inspiration immédiate, voilà une parcelle de ma quête.
MARYSE GUYOT
UN TEMPS DE RENCONTRES
Au fil du temps, des rencontres, des moments échangés, se dessinent des visages qui nous renvoient à nous-mêmes et à notre propre création de vie.
CHARLOTTE GAGNON
LE TEMPS SUSPENDU
Les jours se suivent et se ressemblent un peu. De petits événements illuminent ou assombrissent notre quotidien au fil des jours. Des gestes mille fois répétés, des mots sans importance, des pensées qui s’envolent, éphémères. Le vent souffle, le soleil se lève et se couche.
Et puis de subtils changements apparaissent, des nuits plus blanches, des jours plus sombres et nos yeux grands ouverts sur les saisons de la vie ...
NORMAND MÉNARD
LE TEMPS QUI S’EFFACE
Je considère le temps comme étant déterminant autant que relatif. Le bonheur et la joie, bien que passagers, laissent une trace indélébile dans notre être. Mais la souffrance, même de courte durée, semble s’étirer à l’infini, puis elle s’efface progressivement dans l’oubli.
Artiste multidisciplinaire, j’assemble le dessin, la peinture, la sculpture et la gravure. Cette frénésie de l’apprentissage du savoir-faire ancestral qui épouse la modernité du 21e siècle me passionne.
Mes préoccupations étant l’environnement et la condition humaine, mon regard suscite tantôt le questionnement, tantôt le recueillement.
Le but de cette réflexion sera de prendre conscience du temps qui nous reste afin que chaque personne trouve les clefs qui ouvriront les portes pour des changements positifs vers un monde meilleur.